La justice et les forces de l’ordre sont à la recherche de Kalev Mutond, l’ex-chef de l’Agence nationale de renseignements (ANR) visé par une dizaine de plaintes d’anciens détenus. Kalev Mutond n’était pas chez lui jeudi 11 mars lorsque la police a perquisitionné sa résidence dans la commune de Ngaliema. L’ex-homme fort sous la présidence de Joseph Kabila n’avait pas honoré les deux premières convocations qui lui avaient été lancées par le parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe.
L’avis de recherche a été émis par le procureur général de Kinshasa - Gombe, en début d’après-midi. Ce dernier a pris l’affaire en main après que Kalev Mutond a récusé le magistrat Robert Kumbu qui instruisait le dossier. L'ex-super flic sous sanctions des États-Unis soupçonnait ce magistrat de vouloir régler des comptes sur fond d’une inimitié personnelle et l'accusait d’acharnement. C'est le même magistrat qui a délivré le mandat d'amener, accompagné d'un autre mandat de perquisition, mercredi. Selon Kalev Mutond, joint au téléphone, une dizaine de policiers a perquisitionné sa maison vers 5 heures en son absence. Bureau privé, véhicules et autres pièces de la maison ont été perquisitionnés en présence de sa fille, rapporte celui que le parquet considère désormais comme un fugitif. On ne sait pas où se serait retranché Kalev Mutond, par ailleurs sous sanctions américaines depuis décembre 2016. Ses proches assurent qu’il est toujours dans la capitale, mais ne veut pas être victime d’un « complot ». L’ex-chef des renseignements estime depuis plusieurs jours que les procédures le concernant ne sont pas respectées. Il assure que son successeur à la tête de l’ANR a répondu par un avis négatif à la demande du parquet de déclencher une procédure judiciaire contre lui sur base de faits commis dans l’exercice de ses fonctions. Les accusations contenues dans les plaintes qui le visent sont lourdes : l'ancien chef de l'Agence nationale de renseignements est soupçonné d’arrestations arbitraires, tortures physiques et morales, traitements inhumains et dégradants et tentatives d’assassinat.
Pascal Mulegwa / RFI
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