Un long communiqué attribué à la famille de Kalev Mutondo, ancien Administrateur Général de l’ANR (Agence Nationale de Renseignements), laisse croire que ce dernier serait porté disparu. Cette disparition serait intervenue dans la nuit de mercredi 10 à jeudi 11 mars, en marge de la présumée perquisition de sa résidence, à Ma Campagne, dans la commune de Ngaliema, par des agents du Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe.
Cette version des faits sème le doute dans les esprits des observateurs qui suivent de près le dossier judiciaire de Kalev et pensent plutôt à une fuite en avant. Ainsi qu’on le sait, l’ancien patron de l’ANR se trouve sous le coup de deux mandats de comparution, émis par le Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe, mais auxquels il a jusque-là refusé de répondre.
Compte tenu de sa mauvaise foi, le magistrat instructeur est passé à l’étape d’un mandat et d’un avis de recherche.
En lieu et place d’affronter le magistrat instructeur, il a préféré adressé au Procureur Général près la Cour de Cassation, une requête récusant le précité et sollicitant la réattribution du dossier à un autre officier du ministère public, ce qui lui a été accordé.
Dans le même courrier, il sollicitait du PGR près la même Cour un privilège de juridiction, sous prétexte qu’en sa qualité d’Administrateur général honoraire de l’ANR, il avait rang de ministre. Malheureusement pour ce dernier cas, il lui a été fait remarquer que tout en jouissant du statut de « ministre », il n’était pas membre du Gouvernement. Par conséquent, son juge naturel restait la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe, son lieu de résidence.
Curieusement, depuis qu’il a reçu des réponses précises à ses préoccupations, il a disparu de la circulation, ce qui laisse croire à une intention délibérée de se soustraire à la justice. La question qui vient à l’esprit de nombreux compatriotes est pertinente : de quoi Kalev a-t-il peur ?
La règle du jeu judiciaire veut que lorsqu’un justiciable est « invité » ou « convoqué » au niveau d’une juridiction, qu’il ait l’élégance d’y répondre, afin de présenter ses moyens de défense, d’abord à l’étape de l’instruction et, le cas échéant, d’un tribunal ou d’une cour.
Kalev Mutondo devrait se sentir d’autant tranquille qu’il ne cessait de clamer, avant d’entrer en clandestinité, qu’il avait posé des actes non pas à titre personnel mais pour le compte de République. Par ailleurs, il affirmait, la main sur le cœur, n’avoir jamais torturé ni tué un détenu à l’ANR. A l’en croire, toutes les personnes interpellées et détenues par ce service, sous son mandat, finissaient par être aiguillées vers leurs juges naturels, pour des procès en bonne et due forme.
Mais pourquoi l’ancien patron des barbouzes de la RDC, qui ne se reprocherait rien, a-t-il peur d’affronter son juge naturel et de lui administrer la preuve de son innocence ?
Rappelons que selon l’acte d’accusation à charge de Kalev, tel qu’établi par le magistrat instructeur du Parquet général près la Cour d’Appel de Gombe, il y est attendu pour répondre des infractions d’arrestations arbitraires et tortures corporelles.
Kimp/Le Phare
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