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Une requalification de l'état de siège s'impose

Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a procédé, ce lundi 14 août 2023 au Palais du peuple à Kinshasa, à l’ouverture solennelle de la table ronde sur l’évaluation de l’état de siège en vigueur dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).


Devant différents animateurs des institutions du pays parmi lesquels le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, accompagné de quelques membres de son gouvernement, ainsi que d’autres chefs de corps constitués, le Président de la République a rappelé les circonstances dans lesquelles il avait proclamé cette mesure exceptionnelle en mai 2021.

Dans son allocution, il semble avoir plaidé pour que L'État de siège soit maintenu. Nous le soutenons dans cette démarche tout en plaidant pour la requalification de cet État de siège pour plus d'efficacité, au regard de certains faits constatés.


Il importe ici de souligner que c'est suite à L'État de siège que l'agresseur du Congo a été démasqué au vu et au su de tous, la levée du régime de notification pour l'achat des armes est aussi un acquis de L'État de siège.

Cependant, cette mesure mérite d'être revue.


De ce qui précède, il y a lieu de repenser l'approche sécuritaire actuelle, de restructurer l'armée autour d'une chaîne de

commandement efficace, de renforcer les moyens logistiques ainsi que les effectifs.


De plus, il convient d'unifier le commandement dans les régions où les présumées ADF sont actives, d'adapter les stratégies militaires à celles d'un conflit asymétrique et de renforcer la confiance des civils vis-à-vis de l'armée.


La solution du problème de l'insécurité liée aux groupes armés ne pouvant être purement militaire, il est impérieux de mettre en place des stratégies efficaces visant à la réintégration de leurs membres dans une société apaisée, en tenant compte des échecs passés.


Dans ce but, il faut d'abord rendre disponibles les moyens de prendre en charge les combattants désarmés. En plus, l'action de la justice doit être renforcée pour dissuader et réprimer les auteurs de nombreux abus au sein de l'armée.


Ceci est une condition pour rétablir la confiance et la collaboration entre civils et militaires et pour que les miliciens ne cherchent pas refuge dans les

communautés locales.


Le conseil de sécurité de l'ONU doit adapter le mandat actuel de la MONUSCO au défi de son retrait pour qu'elle appuie efficacement l'armée congolaise. Il ne serait dans l'intérêt de personne que cette mission se retire alors que la RDC demeure plongée dans l'insécurité et l'instabilité. Les dernières années avant le retrait de la MONUSCO

devraient être mises à profit par les parties prenantes afin de planter durablement des graines de paix dans l'est de la RDC.


Enfin, il conviendrait de préciser que le parlement demeure l'organe constitutionnel habilité à autoriser le maintien ou la levée de L'État de siège, et non une table ronde. Cela voudrait dire que peu importe le compromis qui en découlera, le dernier mot reviendra au parlement.



William Binyingela Tshilolo

+3378173615

Bintshilolo70@gmail.com

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