
En date du 9 au 14 décembre 2024, le Ministre du portefeuille Jean-Lucien bussa a convoqué les états généraux des entreprises du portefeuille, afin de s'imprégner de leur santé économico-financière, et poser une thérapie.
Avant toute entame au fond, nous tenons à saluer cette initiative salutaire du Ministre, tout en faisant remarquer la non prise en compte de certains préalables qui devaient être observés avant la tenue de ces assises.
En effet, dix sept ans après la réforme des entreprises publiques, ces dernières n'ont pas apportées les résultats escomptés, elles sont considérées par certains comme étant des canards boiteux.
L'initiative des états généraux s'avère louable, mais nous pensons qu'elle devait être précédée par un audit général sous les auspices d'un cabinet international spécialisé en cette matière, pour des raisons de neutralité et fiabilité.
Il fallait donc partir sur base des données quantifiables dégagées au terme de cet audit, et non naviguer à vue comme ce fut le cas avec les états généraux de décembre dernier.
Cet audit devrait partir de 2008 à ce jour, d'autant plus que c'est l'année au cours de laquelle les entreprises publiques furent transformées notamment en sociétés commerciales.
Le rapport y relatif devra mettre en relief l'état de nos entreprises.
Ce même rapport devra également être remis aux autorités judiciaires, pour éventuellement convoquer tout ancien gestionnaire qui aurait versé dans la malversation durant son règne.
Nous l'avons souligné dans le cadre de notre travail intitulé "bonne gouvernance et redynamisation des entreprises publiques en février 2023.
Qu'à cela ne tienne, quant au fond, différentes propositions ont été dégagées, notamment le conditionnement d'accès à la fonction de mandataire public à un concours ; l'adoption du New Public Management en définissant les objectifs à partir des problèmes identifiés et priorisés.
Cependant, nous ne sommes pas à la fonction publique pour subordonner l'accès à la passation d'un concours, jadis nos entreprises étaient florissantes sans que les mandataires ne soient soumis à cette condition. Il suffit, au-delà de l'expertise, de prendre en compte la probité morale de l'impétrant.
Quant au new public management, il convient de faire remarquer que ces objectifs ne peuvent être fixés que si les véritables problèmes sont préalablement identifiés. Et nous avons fait remarqué que cela devra se faire sur base d'un audit d'experts internationaux.
En ce qui est de la réforme organique des entreprises publiques, il sied de noter que le fonctionnement d’une société implique l’intervention de divers
organes, et, la mise en mouvement de ces d’organes, lesquels sont tenus de se conformer aux règles de gestion organisées par la loi ou incluses dans les statuts
sociétés. Ceux-ci bien
qu'investis des pouvoirs légaux, font l’objet d’un contrôle rigoureux dans l’exercice de leurs fonctions.
Le droit OHADA, avec lequel tous les statuts des sociétés du portefeuille ont été mis en harmonie, institue dans chaque socété anonyme quatre structures organiques : L' Assemblée Générale, le Conseil dAdministration, la Direction Générale et le collège des commissaires aux comptes.
Le conseil d'administration est un organe de conception de la société, la direction générale s'occupe de la gestion quotidienne de la société alors que le commissariat aux comptes est un organe de contrôle.
Cependant, force est de constater que malgré cette répartition tripartite des compétences, les animateurs de certains organes ont tendance à empiéter sur les compétences des autres, le ministre du portefeuille a récemment fait ce constat tout en rappelant à chacun ses compétences.
En sus de cela, l'ancien Ministre du portefeuille Adèle kayinda a une fois fait remarquer que la plupart des entreprises n'avaient pas déposés leurs états financiers à la fin de l'exercice budgétaire.
Nous fustigons cette façon de faire les choses en soulignant qu'il n'est pas normal qu'on puisse rappeller à quelqu'un déjà en fonction ce qu'il est censé faire ou ce qui lui revient en termes de compétences.
Ceci est censé être connue dès l'investiture.
Un gestionnaire d'une entreprise qui ne dépose pas les états financiers de cette dernière mérite des sanctions exemplaires et non des simples amendes.
En somme toute, considérant la politisation de la gestion des sociétés anonymes de l'Etat par le fait pour le PCA d'empiéter sur les compétences du DG avec des reccurentes injonctions sur la gestion de la société, nous pensons qu'il est impérieux de restaurer carrément l'ancien système du capitaine responsable (PDG) , qui assume simultanément les compétences du PCA et du DG.
Il pourra être secondé par un DGA.
Cela aura le mérite de mettre en exergue sa responsabilité qui est souvent dissipée derrière la direction générale alors qu'il constitue un véritable centre d'impulsion.
WILLIAM BINYINGELA TSHILOLO (WILLY )
Économiste de formation (Management ) et membre de l'UDPS/France
Gmail :bintshilolo70@gmail.com
Tel: 0033744955584
Que Jésus Christ de Nazareth bénisse la République démocratique du Congo.
Cher Willy Binyingela,
Ton analyse pertinente des États Généraux des entreprises publiques met en lumière des enjeux cruciaux pour la redynamisation de ce secteur stratégique. Permettez-moi d’y apporter une perspective complémentaire pour renforcer tes idées. En plus de l’audit général que tu recommandes, il serait opportun d’intégrer un dispositif de suivi et d’évaluation périodique, basé sur des indicateurs clés de performance. Cela permettrait de mesurer, de manière continue, l’impact des réformes entreprises et d’ajuster les stratégies en temps réel. Par ailleurs, la digitalisation des processus financiers et administratifs pourrait également jouer un rôle fondamental en améliorant la transparence et en réduisant les risques de malversations.
Je partage également ta réflexion sur la nécessité de repenser la gouvernance. En ce sens,…
Je trouve que cette tribune est pertinente en effet, le gouvernement ou le ministère du portefeuille devrait s’en saisir. Effectivement,Monsieur Bynyingela expose bien la situation actuelle de nos entreprises publiques et leur gestion. Ceci dit, faire appel à un audit international, je ne sais pas si c’est une bonne chose. Nous pouvons aussi voir avec certains audits du continent africain sans pour autant vouloir toujours l’aval des occidentaux ou autres. Le ministre Jean Lucien Bussa fait un travail exemplaire en voulant une réorganisation des ces entreprises et en même temps prendre la température économico-financière mais sans l’appui des experts cela peut être handicapant.
Cet article est une analyse riche et détaillée qui démontre une excellente maîtrise des enjeux liés à la réforme des entreprises publiques en République démocratique du Congo. L’auteur parvient à combiner une démarche critique constructive avec des propositions concrètes, ce qui renforce la crédibilité de son argumentation.
Je trouve que c’est pertinent et bien structuré, ça apporte une contribution significative au débat sur la modernisation des entreprises publiques en RDC. Cependant, il faudra compléter ces idées avec une réflexion sur le cadre institutionnel, notamment les mécanismes d'évaluation et de suivi, pour s'assurer que ces réformes soient durables.
C’est un appel important à l’action, mais il soulève également la nécessité de développer une volonté politique forte et une implication concrète des parties prenantes pour transformer ces idées en résultats mesurable.
Je peux me permettre de faire des petites suggestions malgré que je ne suis pas expérimenté comme vous.
Comme je disais votre analyse est très détaillée et met en lumière des points essentiels pour améliorer la gestion des…
De manière globale, l'entreprise publique est considérée comme une
entité importante de l'activité économique qui exige une gestion efficace en vue
d'assurer sa croissance et sa survie pour l'intérêt des salariés et surtout de l'État qui est
propriétaire.
En République Démocratique du Congo ; pendant la période coloniale,
les entreprises fonctionnaient sous forme des filiales des multinationales belges sous le
contrôle d'un petit nombre des groupes financiers métropolitains qui recevaient l'appui
étatique pour leur action. Le mobile principal de l'implantation de ces entreprises était
de drainer des finances nécessaires au développement du pays. C'est au début de
l'année 1908 que la R.D.C a vu la constitution des premières sociétés à chartes
à travers l'investigation du Roi Léopold II. Au fil…