Après un mutisme longtemps observé sur la scène politique, les évêques catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) font à nouveau parler d’eux. Pour peu, on croirait à un désir de buzz ou à une polémique tendancieuse. Ils ont, comme qui dirait, rajouté une couche aux hallucinations d’un journaliste en mal de sensation, Gauthier Rybisnki, d’une chaine française tout aussi critique à l’endroit du régime actuel, étalant ainsi à la face du monde des accointances mal dissimulées. Alors que la République déplore encore l’assassinat récente de l’ambassadeur italien et ses compagnons d’infortune, victimes du terrorisme, ils ont voulu attirer l’attention du monde en tenant un discours de la peur, rejoignant ainsi, dans leurs déclarations, certains acteurs politiques qui avaient, en leur temps, juré de décourager tout investisseur étranger à venir s’installer en RDC.
En relançant le débat sur la tenue des prochaines élections constitutionnellement fixées en 2023, il y a lieu de s’interroger sur la raison de leur scepticisme dans la mesure où le moindre soupçon de « glissement du mandat » n’a jamais effleuré l’esprit de celui à qui les Congolais ont confié leur destinée par la voie des urnes en décembre 2018.
D’où vient alors la peur des princes de l‘église ? Une peur dont ils ont du mal à se départir au point d’imputer gratuitement à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo les relents autrefois accrocheurs décelés dans le chef de son prédécesseur, jouant la montre sur fond de reports incessants du scrutin présidentiel. Nous disons: ayez vos apaisements et ne confondez pas les rôles ni non plus vitesse et précipitation !
Par ailleurs, cet intérêt toujours soutenu des prélats catholiques, bien que compréhensible dans un environnement où les langues se sont définitivement déliées grâce au nouveau leadership incarné par le Président de la République, traduit néanmoins un engagement excessif qui les places paradoxalement loin de leur sacerdoce et des lieux de culte. Des discours aux senteurs politiques, des accointances avec des officines obscures; tout ça est digne d’un activisme insurrectionnel et, cerise sur le gâteau, atteste des attitudes partisanes, contraires à leur statut social.
La question de l’organisation des élections est du domaine exclusif de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). L’immixtion de la Cenco dans ce qui ne relève pas de sa compétence est simplement ahurissante, voire provocante pour des pères spirituels mués, pour le besoin de la cause, en politiques engagés au détriment de leurs brebis livrés à eux-mêmes. On se souvient tous de ces pics lancés au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle de décembre 2018 qui donnaient Félix-Antoine Tshisekedi vainqueur, lesquels traduisaient manifestement leur sentiment de dépit face à la tournure des évènements.
Des résultats entérinés par la Cour constitutionnelle mais pour lesquels la Cénco avait trouvé à redire, prétextant qu’ils ne correspondaient pas à ceux collectés par sa propre mission d'observation. Entretemps, les preuves attendues pour confirmer la victoire de son protégé, le héros de Genève, n’ont jamais été présentées à la Haute Cour.
Rappelons à ce sujet que la Cenco avait poussé l’outrecuidance jusqu’à devancer la Ceni - pourtant le seul organe habilité - dans la diffusion des résultats par ses propres canaux, violant ainsi gravement autant la Constitution, la loi électorale que la Charte de bonne conduite en la matière. Avait-elle les moyens de projeter des résultats alors qu’elle ne maitrisait que près de 25.000 bureaux de vote? Difficile dans ces cas de figure de s’ériger en donneur de leçons.
Qu’à cela ne tienne! Après une facilitation laborieuse ayant accouché d’un accord de Saint Sylvestre dont l’application a toujours été sujette à caution, la Cenco a cru bon d’embarquer le nouveau pouvoir dans une nouvelle aventure sans issue au nom d’un énième compromis politique.
Avec un engagement politique extrême, on l’a de nouveau retrouvée dans le processus de désignation du successeur de Corneille Naanga à la tête de la Céni. Là encore, elle s’est faite grillée par des structures religieuses concurrentes qui ne supportaient pas son diktat. À y regarder de près, il en est résulté un bris de confiance et un discrédit patent dans la mesure où la population s’en était offusquée !
Plutôt que de céder à cette distraction, le peuple congolais a d’autres préoccupations liées à l’amélioration de ses conditions de vie. La Cenco veut certes porter la croix des sans voix en parlant insécurité, santé, autosuffisance alimentaire, bonne gouvernance, éducation, lutte contre la corruption etc.
Mais il s’agit-là d’autant des chantiers prioritaires pour lesquels le Chef de l’État s’investit corps et âme et ne ménage aucun effort. La gratuité scolaire qui ne semble pas plaire aux écoles conventionnées catholiques vient en première ligne puisqu’elle concerne nos enfants, l’avenir de la RDC.
À cela s’ajoutent des réformes au niveau institutionnel qui touchent notamment le système électoral, la Céni, la loi électorale, la fiscalité… dont les projets de loi y relatifs sont en attente d’être examinées au Parlement, cette institution dont la majorité a basculé, laquelle donnera les coudées franches au Président de la République dans la matérialisation de sa vision au profit de ses concitoyens. Nous sommes en présence d’un processus qui avance et qui aboutira avec le concours de tous les patriotes. Il n’y aura pas de place à la magie!
A présent qu’un brin d’éclaircit commence à poindre à l’horizon, la sortie de la Cenco apparait comme un coup de pied gratuit dans une fourmilière, sans savoir exactement ce qui en résulterait.
Direction de la Communication du Chef de l’État communication@presidence.cd
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